LEADER 10328nam 2200373 450 001 9910131226403321 005 20240214103230.0 010 $a1-4123-5805-1 035 $a(CKB)3680000000167192 035 $a(NjHacI)993680000000167192 035 $a(EXLCZ)993680000000167192 100 $a20240214d2007 uy 0 101 0 $aeng 135 $aur||||||||||| 181 $ctxt$2rdacontent 182 $cc$2rdamedia 183 $acr$2rdacarrier 200 10$aIntroduction aux existentialismes /$fEmmanuel Mounier 210 1$aChicoutimi :$cJ.-M. Tremblay,$d2007. 215 $a1 online resource 225 1 $aClassiques des sciences sociales 327 $aPre?sentation de l'ouvrage (Quatrie?me de couverture)--Introduction.--1.--Le the?me du re?veil philosophique.--2.--La conception dramatique de l'existence humaine.--Premier the?me.------ La contingence de l'e?tre humain.--Deuxie?me the?me.----L'impuissance de la raison.--Troisie?me the?me.----Le bondissement de l'e?tre humain.--Quatrie?me the?me.-- La fragilite? de, l'e?tre humain.--Cinquie?me the?me.-- L'alie?nation.--Sixie?me the?me.------La finitude et l'urgence de la mort.--Septie?me the?me.---- La solitude et le secret.--Huitie?me the?me.---- Le ne?ant --3.--Le the?me de la conversion personnelle.--L'existence perdue--L'existence reconquise --4.--Le the?me de l'engagement.--5.--Le the?me de l'autre.--6.--La vie expose?e.--7.--Existence et ve?rite?.--8.--Le royaume de l'e?tre est parmi nous. 330 $aLa dernie?re absurdite? du sie?cle devait e?tre la mode de l'existentialisme : la livraison au bavardage quotidien d'une philosophie dont tout le sens est de nous arracher au bavardage. Nague?re, les e?tourdis avaient assez d'instinct pour ne boire que de la mousse de pense?e, quand ils tenaient a? griser leur e?tourderie de belles raisons. Les e?tourdis sont aujourd'hui si e?tourdis qu'en veine d'excitants, ils ont pique? juste sur l'essaim de doctrines qui introduit toute re?flexion par une condamnation a? mort de l'e?tourderie. Ils ne le savent me?me pas. La de?tresse du monde enferme?e entre les limites d'un cafe? ou? l'on cause, et voila? leurs chers c?urs apaise?s. Tel est le premier malheur de l'existentialisme. Mais ce malheur grotesque e?veille de?ja? l'inte?re?t : la de?rision, en ge?ne?ral, fre?quente les parvis des dieux. Un malheur ne vient jamais seul. S'il est un mot qui semblait s'annoncer par lui-me?me sans erreur possible, c'est bien celui d'existentialisme. Mais quand il quitte la socie?te? des philosophes pour se lancer dans le monde, il va justement de?signer une vogue qui fait du ne?ant l'e?toffe de l'existence. Personne ne se doute, hors quelques cercles plus avertis, que l'« existentialisme » repre?sentait de?ja? le courant le plus riche et le plus abondant de la philosophie contemporaine en un temps ou? le grand talent de Jean-Paul Sartre s'inte?ressait a? la confiture sous des aspects plus imme?diats que ceux de la psychanalyse existentielle. Il n'est pas question d'user de repre?sailles et d'exclure Jean-Paul Sartre de l'existentialisme, parce que l'aile mondaine de son influence se livre a? une escroquerie d'e?tiquette. Mais il n'en est pas moins temps de rendre a? chacun son du? et, e?cartant le tumulte de la mode, de ramener ce me?lange d'existentialisme et d'inexistentialisme, qui constitue le sartrisme, a? sa situation propre : le dernier surgeon d'une des traditions existentialistes, tradition qui, issue de Heidegger, s'est elle-me?me constitue?e en opposition radicale avec les fondateurs de la philosophie moderne de l'existence. Notre dessein est de re?tablir ici cette tradition dans son ampleur oublie?e. Aucune n'a plus a? dire, en effet, au de?sespoir de l'homme contemporain. Mais son message n'est pas un message de de?sespoir. Aucune ne l'arme mieux contre ses folies. Mais elle propose mieux, contre les folies aveugles, qu'une folie lucide. A? la rigueur, il n'est pas de philosophie qui ne soit existentialiste. La science arrange les apparences. L'industrie s'occupe des utilite?s. On se demande ce que ferait une philosophie si elle n'explorait l'existence et les existants. Cependant, on attache plus volontiers le nom d'existentialisme a? un courant pre?cis de la pense?e moderne. En termes tre?s ge?ne?raux, on pourrait caracte?riser cette pense?e comme une re?action de la philosophie de l'homme contre l'exce?s de la philosophie des ide?es et de la philosophie des choses. Pour elle, non pas tant l'existence dans toute son extension, mais l'existence de l'homme est le proble?me premier de la philosophie. Elle reproche a? la philosophie traditionnelle de l'avoir trop souvent me?connu au profit de la philosophie du monde ou des produits de l'esprit. En ce sens, l'existentialisme s'adosse a? une longue galerie d'ance?tres. L'histoire de la pense?e est jalonne?e d'une se?rie de re?veils existentialistes, qui ont e?te? pour la pense?e autant de conversions a? elle-me?me, de retours a? sa mission originelle. C'est l'appel de Socrate opposant aux re?veries cosmogoniques des physiciens d'Ionie l'impe?ratif inte?rieur du « Connais-toi toi-me?me ». C'est le message stoi?cien, rappelant a? la mai?trise de soi, a? l'affrontement du destin, ces Grecs infatigables dans les jeux le?gers du sophisme et de la dialectique. C'est saint Bernard partant en croisade au nom d'un christianisme de conversion et de salut contre la syste?matisation de la foi par Abe?lard. C'est Pascal se dressant au seuil de la grande aventure carte?sienne contre ceux qui approfondissent trop les sciences et s'inquie?tent a? peine du tout de l'homme, de sa vie et de sa mort. Mais avec Pascal, nous voici de?ja? a? l'existentialisme moderne, Il a trace? tous les chemins, il a frappe? presque chaque the?me. Toutefois, Kierkegaard apparai?t comme le pe?re en titre de l'e?cole. Curieux destin que celui des premiers philosophes existentiels. Ils professaient, alors, une grande pudeur devant le succe?s. Le succe?s le leur a bien rendu. Je ne sais ce que les Danois ont fait pendant cent ans avec un prophe?te aussi excentrique et de?sagre?able a? l'homme de bon sens que So?ren Kierkegaard. En tout cas, il a du? attendre le de?but de ce sie?cle pour e?tre traduit en Allemagne, et les anne?es troubles de l'entre-deux-guerres pour pe?ne?trer en France. Semblable est le destin de son pre?curseur franc?ais, Maine de Biran, dont l'e?toile reste encore si pa?le, me?me dans son propre pays. Maine de Biran avait affirme? l'autorite? de l'existence engage?e dans l'effort contre l'aplatissement de l'homme par les philosophies sensualistes du XVIIIe sie?cle. Kierkegaard se dresse contre le syste?me de Hegel, le Syste?me absolu, syste?matisation du syste?me, auquel il oppose l'Existence absolue. Telle est la souche. A? ce moment, le tronc de l'existentialisme se se?pare en deux branches. L'une se greffe imme?diatement au vieux tronc chre?tien. E?minente dignite?, en face de la nature, de l'image de Dieu, rachete?e et appele?e par le Christ incarne? ; primaute? des proble?mes de salut sur les activite?s de savoir et d'utilite? : y a-t-il climat ontologique qui soit mieux pre?pare? a? recevoir l'exigence existentialiste ? Ne faut-il pas dire tout simplement que l'existentialisme est une autre manie?re de parler le christianisme ? Telle serait sans doute la re?ponse de Pascal et de Kierkegaard aux journalistes en mal d'interview. Aussi bien n'ont-ils pas baptise? leur philosophie d'un nom nouveau. Ils lui e?taient trop transparents. Ils se conside?raient comme les te?moins de l'e?vidence chre?tienne, une e?vidence qui se communique par le te?moignage plus que par les raisons. L'existentialisme a fait sa plus belle moisson dans l'e?cole phe?nome?nologique allemande. Sa branche de se?ve chre?tienne n'y a pas suscite? des chre?tiens assure?s et tranquilles dans leur e?difice doctrinal ; c'eu?t e?te? contraire a? J'esprit me?me de leur pense?e. Un Scheler est passe? plusieurs fois de l'orthodoxie a? l'inde?pendance, d'une confession a? l'autre. Un Jaspers, qui a e?rige? l'inache?vement en crite?re de l'existence humaine, ne peut me?me pas e?tre dit philosophe chre?tien, bien que tous les mouvements de sa pense?e, sauf peut-e?tre le dernier, se fassent en pleine pa?te chre?tienne. Nul n'est plus voisin que lui de Kierkegaard et de ses paysages abrupts. Paul-Louis Landsberg, dont l'oeuvre a e?te? pre?mature?ment interrompue au camp de de?portation d'Orianenbourg, continuait celle ligne. Une de?rivation russe passe par Soloviev, Chestov et Berdiaeff. Une branche juive me?ne a? Buber. Karl Barth n'a pas peu contribue? a? re?introduire Kierkegaard dans la pense?e contemporaine, a? travers sa the?ologie dialectique. Ceux qui ont connu dans sa frai?cheur l'appel bergsonien et nous l'ont chante? en termes lyriques y reconnai?tront, sans le nom, face a? l'objectivation de l'homme par le positivisme, l'accent de J'appel existentiel, dont Pe?guy et Claudel furent les poe?tes. Cimes te?moins, qui souvent s'ignoraient entre elles, mais bru?laient cependant du me?me feu inte?rieur. Il serait injuste d'oublier, comme on y tend aujourd'hui, un autre jaillissement du me?me jet, l'?uvre de La Berthonnie?re et de Blondel, dont les plaidoyers, parfois maladroits, souvent mal compris, pour la me?thode d'immanence, ne sont pas diffe?rents de l'e?ternel appel a? l'inte?riorite?. Se rattachant cette fois directement a? - faut-il dire l'e?cole ? - surtout a? Jaspers, dont cependant il pre?vient le vocabulaire me?me dans plusieurs notations du Journal me?taphysique, Gabriel Marcel repre?sente l'existentialisme chre?tien franc?ais vivant, avec certains des premiers essais de pense?e personnaliste. 410 0$aClassiques des sciences sociales. 606 $aExistentialism$xHistory 615 0$aExistentialism$xHistory. 676 $a142.78 700 $aMounier$b Emmanuel$0127384 801 0$bNjHacI 801 1$bNjHacl 906 $aBOOK 912 $a9910131226403321 996 $aIntroduction aux existentialismes$9153777 997 $aUNINA