Saisir les discours de haine, voire les discours de radicalisation, constitue un enjeu majeur dans nos sociétés contemporaines qui doivent à la fois lutter contre le rejet de l’autre et garantir la liberté d’expression. Face à cette tâche complexe, cet ouvrage tente de montrer combien, au-delà d’un discours de haine directe qui s’exprime à travers des actes de langage de condamnation (provocation, menace, insulte par exemple) ou la volonté d’anéantissement d’une altérité, le discours de haine dissimulée est à considérer du point de vue des idéologies en circulation, des rapports de pouvoir et des « mémoires discursives ». Il a donc recours à de nombreux procédés rhétoriques qui demandent à être explicités. À partir de données d’actualité, étudiées selon des analyses argumentatives ou discursives qui illustrent les propos théoriques développés, cet ouvrage présente sous forme de fiches un large éventail de notions qui témoignent de la diversité des discours de haine. Ces fiches, qui sont relativement courtes et qui se font écho, donnent à comprendre ce qui se joue au sein même des discours de haine ou de radicalisation. Identifying discursive features of hate speech is a complex process which could be affected by digital practices. On the one hand, it is relatively easy to analyse what we have called “discours de haine directe” (direct hate speech) which relies on three concomitant conditions: the pathemic discursive dimension, the negation of otherness and judgement speech acts (provocation, offence, threat…). But the “discours de haine dissimulée” (covert hate speech) is to be viewed from the perspective of the role played by power relations and ideologies in determining hate speech through rhetorical figures such as argument ad hominem, indirect speech acts (blame, contempt, guilt…) and the concepts of preserved ethos and “discursive memory”. In this sense, data analyses also involve a critical argumentative and sociolinguistic approach to discourse. Hate… |