Cet ouvrage confronte le concept wébérien de charisme aux pratiques politiques antiques. À quelles conditions peut-on parler du charisme de l’oligarque, du roi, du général, du consul, de l’empereur ? Quelles étaient, dans l’Antiquité grecque et romaine, les modalités concrètes de construction et de mise en scène du pouvoir charismatique ? Les contributions reviennent sur les réflexions de Weber en les mettant à l’épreuve d’études de cas contextualisées, s’inscrivant dans le temps court des crises ou sur la longue durée. En se gardant de (re)lire toute la vie politique antique au prisme du charisme, il s’agit de souligner l’utilité de ce concept pour saisir certains pouvoirs personnels et, en retour, d’évaluer l’intérêt de ces cas concrets pour ajuster le concept wébérien. L’ouvrage insiste ainsi sur l’importance de la rhétorique des émotions ou de la communauté émotionnelle, tout en soulignant la coexistence d’éléments charismatiques, légaux-rationnels et bureaucratiques. Il tente également de comprendre comment un pouvoir originairement révolutionnaire pouvait se « quotidienniser » sans pour autant disparaître. |