« Si Strasbourg jouit d'une réputation glorieuse entre toutes les autres villes dans la chrétienté entière, elle ne l'a pas obtenue parce qu'elle s'est déclarée jadis pour la Confession d'Augsbourg - un grand nombre d'autres cités en ont fait de même - mais elle le doit à l'hospitalité et à la protection qu'elle a accordées à ces malheureux chrétiens, sans distinction de nationalité, persécutés pour leur foi. Elle les a arrachés aux mains sanguinaires des tyrans, et leur a permis de puiser des consolations et des forces dans la Parole de Dieu lue et prêchée dans leur langue : voilà les vrais titres de gloire de notre ville. » Quand Paul Hochfelder, le secrétaire de la ville, prononça ce discours le 14 juin 1577, il y avait déjà quatorze ans que l'Église française de Strasbourg avait été fermée sur ordre du Magistrat. La politique d'accueil sans restriction des réfugiés, dont Hochfelder faisait l'éloge pour obtenir la |