Quelle que soit la fonction que l'on est amené à remplir dans la société, il est, dans toute carrière et dans la vie, un moment véritablement crucial : celui de la nomination, de la désignation à titre définitif. Bien souvent, le bref entretien ou l'insignifiante feuille de papier notifiant que l'on fait désormais partie d'une collectivité au sein de laquelle on travaillera sa vie durant fera passer l'individu, à tout le moins de l'incertitude à la sécurité, au mieux, s'il bénéficie d'une promotion, d'une position moindre à un surcroît de responsabilités. L'évêque du moyen âge n'échappe pas à cette évidence intemporelle : le moment ou plutôt, dans le cas présent, la période au cours de laquelle un clerc parvient à accéder à la charge épiscopale revêt sans nul doute une importance capitale à ses yeux. Elle est d'ailleurs valorisée dans cette société médiévale qui assouvit son besoin de concret notamment dans l'élaboration de cérémoniaux souvent très complexes. Au vrai, bien loin d'être anodine, la désignation d'un évêque consiste en une succession de phases, de cérémonies, de gestes sacralisés au terme de laquelle il acquiert la plénitude de son autorité. Cela dit, l'avènement d'un prélat médiéval, investi d'une mission spirituelle, certes, mais aussi détenteur de responsabilités temporelles, laïques, s'inscrit dans un contexte à la fois religieux et politique et, à chacune des étapes qui le mettent un peu plus en possession de son autorité, interviennent, avec plus ou |