« Égalité parentale », « justice sexiste ! ». Régulièrement, des hommes se perchent en haut de monuments pour brandir, quelques heures durant, des pancartes affichant ces slogans. Ces mobilisations, visibles un peu partout dans le monde, s'élèvent contre une justice familiale qui serait défavorable aux hommes du fait qu'elle organiserait massivement la résidence des enfants chez leurs mères, après la séparation des parents. En quoi ces mobilisations peuvent-elles nous éclairer sur les enjeux contemporains des transformations familiales et plus précisément sur la régulation judiciaire de la parentalité post-conjugale ? À la lumière d'une enquête de terrain au sein de groupes de pères séparés, Aurélie Fillod-Chabaud montre combien ces mobilisations peuvent s'inscrire dans une mouvance réactionnaire et antiféministe, critiquant par essence la « féminisation » de la société et des grands corps de l'État. Cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat en sociologie, propose une analyse inédite des mobilisations de pères séparés, dans une perspective comparative (France-Québec), grâce à une enquête de terrain menée durant plusieurs années auprès de groupes de pères séparés. Il montre de manière implacable l'ancrage réactionnaire et antiféministe du mouvement des pères séparés. "Parental equality", "sexist justice!". Regularly, men perch on top of monuments to hold up, for a few hours, signs displaying these slogans. These mobilizations, which can be seen all over the world, are protesting against a family justice system that would be unfavorable to men because it would massively organize the residence of children with their mothers, after the parents' separation. How can these mobilizations shed light on contemporary issues of family transformation and, more specifically, on the judicial regulation of post-marital parenthood? In the light of a field study among groups of separated fathers, Aurélie Fillod-Chabaud shows how much these mobilizations can be part of a reactionary. |