Cette étude sur le clergé mérovingien et carolingien, envisagée dans ses rapports avec le pouvoir politique et dans son activité pastorale, est saisie dans une perspective évolutive pour faire ressortir les changements et les différences selon les temps et les lieux. L’auteur, a dû embrasser une documentation énorme et pulvérisée : les listes épiscopales ou abbatiales, les canons des conciles, les capitulaires, les vies des saints lorsqu’elles existent et il a réussi de la sorte à dégager des constatations nouvelles, apportant une image vivante, diversifiée et contrastée du monde ecclésiastique à l’époque franque. On savait déjà que ce monde n’était pas statique et homogène, mais on ne le savait pas avec une telle précision. Durant cinq siècles, le clergé fut en quête de son identité : fonctionnaire public ou homme de Dieu. Ainsi se juxtaposent un Martin qui récuse les dotations fiscales de l’État et un Rémi qui les sollicite, des clercs mondains attachés à leurs privilèges et des évêques, inspirés par Lérins qui procèdent à une conversion des mœurs avant d’entrer en charge, enfin des prélats aristocrates, ayant un sens aigu du devoir et du droit pour servir de médiateur auprès de |