celles-ci, les résistances, qu’elles aient été passives ou actives, n’ont pas cessé. La révolte est le réflexe primordial des peuples atteints dans leur indépendance mais plus encore dans l’intégrité de leur être culturel. C’est donc au plus profond de celui-ci que ces peuples puisent leurs références mobilisatrices, à la fois vigoureuses et vulnérables. Ces mythologies souffrent-elles de leur archaïsme ou davantage de ne pas avoir atteint l’universalité des doctrines et des méthodes impérialistes ? Apparemment les révoltes sont vouées à la défaite et, simultanément ou successivement, les réformes sont des tentatives d’éviter le retour des rébellions en réajustant partiellement les politiques aux revendications des groupes sociaux. Est-ce parce que les réformes n’atteignent jamais l’intégralité et la radicalité qu’elles échouent ou du moins perdent de leur efficacité? Les réformes manquées et les révoltes brisées inspirent les projets et les volontés révolutionnaires. La révolution vise au renversement d’une situation de fait mais est-ce sa seule radicalité qui lui insuffle sa force principale ? N’est-ce pas plutôt que les doctrines dont les révolutions s’inspirent : le nationalisme, le panasiatisme, l’islam, le communisme, ont en commum le dépassement des petites patries, des ethnies, des religions naturelles et des sectes. Grâce à elles, la révolution atteint la dimension universelle qui lui permet d’affronter l’impérialisme à armes égales ou presque. La réappropriation de l’indépendance… |