Dans l’entre-deux-guerres, Hong Kong est déjà une ville-monde, un emporium où transitent les marchandises venues de tous les continents, un port franc où commencent et s’achèvent les grandes lignes maritimes, une colonie britannique où s’entrechoquent les existences et, parmi celles-ci, des Françaises et des Français. À Hong Kong, la France est d’abord officiellement représentée par un consulat. Autour de cette sphère gravitent des acteurs aux statuts formels qui participent à l’essor des intérêts français. Maisons de négoce, compagnies maritimes, établissements bancaires ou encore congrégations religieuses ont des besoins similaires : se développer à partir d’un environnement stable, puis rayonner en Asie orientale. Ces groupes ne reflètent toutefois qu’une partie de la communauté française. Des présences marginales s’ajoutent, éphémères, interlopes, rebelles ou simplement jugées insignifiantes. Tous ces éléments sont liés. Leurs interactions tissent la trame d’une société hybride dont les perceptions diffèrent de celles de leurs compatriotes restés en métropole. Ce tableau de la France à Hong Kong interroge les |