Homme de lettres au rayonnement sans égal en France pendant les premières décennies du xxe siècle, André Gide devient une figure contestée mais emblématique pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses écrits de guerre proposent une image exemplaire des défis auxquels fait face un écrivain majeur en période d’effondrement national. Retraçant le tortueux « itinéraire intellectuel » de Gide à partir de la débâcle jusqu’à l’épuration, cet ouvrage examine le rôle ambigu du doyen des lettres françaises, dont les manœuvres complexes permettent d’aborder de façon privilégiée trois questions de grande importance : la relation entre littérature et politique pendant la Seconde Guerre mondiale, les refoulements et les repositionnements qui continuent à alimenter la controverse à propos de cette période, enfin le rôle des intellectuels reconnus en temps de crise nationale. À l’exception du Journal datant du début de la guerre, la critique s’est peu intéressée aux publications de Gide pendant les années sombres. Jocelyn Van Tuyl scrute tous ces textes en détail, retrace l’évolution des |