Toute l’œuvre de Chateaubriand est hantée par une pensée de l’Histoire, disséminée dans des textes de genres divers, de l'essai politique à l'autobiographie, du roman historique à l'article de presse. Située à un tournant décisif, historiquement avec la Révolution, et épistémologiquement, entre la fin des Lumières et l'émergence de l’historiographie romantique, elle a joué un rôle fondamental dans la recomposition en France des études historiques entre Voltaire et Michelet. Explorant des textes encore mal connus, comme les Études historiques ou l’Analyse raisonnée de l'Histoire de France, et jetant un nouvel éclairage sur des œuvres comme l'Essai sur les révolutions, le Génie du christianisme ou les Mémoires d'outre-tombe, cet ouvrage collectif analyse la manière donc Chateaubriand a pensé l’Histoire et dont il a envisagé son écriture dans le nouveau champ littéraire qui se constitue au début du XIXe siècle. Cette pensée et cette écriture de l'Histoire sont appréhendées dans quatre perspectives. La première partie est consacrée aux questions de méthode historique, telle que la casualité, la place du document, la périodisation. La deuxième partie porte sur le temps, sur l'usage de l’Histoire dans la construction d'une vision du présent et de la modernité, et sur la relation qui se construit avec la pensée contemporaine. La troisième partie porte sur l'élaboration d'une écriture de l’Histoire, analysant notamment le travail de recyclage des sources, la rédaction de l'article de presse et l'écriture mémorialiste. Enfin la quatrième partie propose une étude de l'application d'une pensée de l'histoire de l'art cohérente dans ses principes, il parvient en revanche à faire de l'historien un artiste et de l'artiste un personnage ancré dans l’Histoire. |