Pourquoi sommes-nous si avides de mobilité et de changement ? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme ? Pourquoi nous appelle-t-on constamment à être autonomes et proactifs ? Pourquoi la politique, la pédagogie, la justice ou le management se trouvent-ils valorisés par l’ajout du terme « participatif » ? Pourquoi la flexibilité et l’adaptabilité sont-elles érigées en vertus cardinales ? Pourquoi les frontières font-elles partout l’objet de luttes, que l’on veuille les abattre ou les fortifier ? Cet ouvrage sonde nos représentations de l’espace, du temps et de la mobilité, pour révéler l’ampleur du bouleversement de notre rapport au monde qu’elles produisent. Il en résulte l’émergence d’un « idéal mobilitaire », fondé sur une valorisation de la mobilité pour elle-même, et articulé en quatre impératifs : activité, activation, participation et adaptation. Bien au-delà du domaine des déplacements physiques, cette injonction à la mobilité étend son emprise sur la famille, le travail, les territoires nationaux, les genres, les sexes ou encore la prison, les redéfinissant |