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Record Nr.

UNINA9910554600403321

Autore

Nassif Fadia

Titolo

Les rumeurs dans la guerre du Liban : Les mots de la violence / / Fadia Nassif

Pubbl/distr/stampa

Paris, : CNRS Éditions, 2022

ISBN

2-271-14335-7

Descrizione fisica

1 online resource (376 p.)

Collana

CNRS Sociologie

Soggetti

Violence - Lebanon

Rumor - Lebanon

Lebanon History Civil War, 1975-1990

Lingua di pubblicazione

Francese

Formato

Materiale a stampa

Livello bibliografico

Monografia

Sommario/riassunto

Des armées de mercenaires géants qui attaquent et égorgent, des saints qui transforment les pierres en encens, la Vierge qui multiplie ses apparitions, des otages transformés en réservoirs d’organes humains, des complots pour l’exode des chrétiens, contre les Palestiniens, pour la partition du Liban et de tout le Moyen-Orient, une machination diabolique de Kissinger… Interpellée par le très grand nombre de rumeurs circulant lors de la guerre du Liban, l’autrice a voulu, en analysant dans le détail les plus marquantes, percer le sens, la fonctionnalité et le fonctionnement de cette parole tourbillonnante qui paraissait n’être là que pour accroître encore l’effroi. L’ouvrage nous livre également une analyse de l’univers idéologique du monde arabe, de la structure de la société libanaise, de la guerre qui s’y est déroulée, et révèle la réactivation des mythologies maronite et arabo-musulmane. Dans les temps de crise, ce qu’on nomme « masse silencieuse » est en réalité une masse très loquace, trouvant dans les rumeurs son mode d’expression privilégié. Celles-ci façonnent un univers peuplé de monstres et de héros, de complots et de contre-complots. Par là, elles s’avèrent être un outil formidable pour une radioscopie en profondeur du corps social, puisqu’elles mettent le chercheur en rapport direct avec l’inconscient collectif, les mythes



profonds qui informent et actionnent les représentations du présent. Elles nous renseignent sur les mécanismes qui contribuent à la perpétuation d’une guerre, la représentation de soi comme victime, l’autocélébration et finalement la mobilisation. Elles expriment la latence de la violence sociale et la propension de la collectivité à exhumer et cultiver, à fin d’extériorisation, les vieux mythes de persécution que toute société a en réserve. Parole née de la crise, la rumeur en entretient la permanence.