insurger pacifiquement contre un système politique humiliant et corrompu. Le mouvement révolutionnaire, le hirak, s’empare de l’Algérie dix ans après les printemps arabes qui l’avaient laissée de côté. Est-ce le signal d’une seconde vague de révolutions arabes, accompagnant les révoltes au Liban, en Irak et au Soudan ? Ou un phénomène profond travaillant un pays dont la prétendue immobilité n’était qu’apparente ? Plus d’un an après le coup d’arrêt imposé au hirak par la pandémie de Covid-19, des historiennes, des anthropologues, des politistes reviennent sur la première année du mouvement pour scruter les transformations à l’œuvre et les enjeux de cette révolution inachevée. Avec humilité, ils tentent de saisir et de comprendre le peuple en révolution, celles et ceux qui se pensent comme révolutionnaires, et les effets de ces engagements sur la société algérienne, y compris au-delà des frontières nationales. Ces chercheurs et chercheuses, engagé·e·s depuis plusieurs années dans des investigations in situ, nous offrent une plongée dans la réalité algérienne et ouvrent des perspectives pour comprendre comment les surgissements populaires massifs sont capables aujourd’hui d’ébranler les plus verrouillés des régimes autoritaires de ce début de XXIe siècle. |