sont acclimatées aux contextes locaux, et leur adaptation, sous des formes plurielles, variables selon les époques, a suscité des débats sans fin parmi leurs fidèles. Un tel développement, s’il a parfois engendré des tensions dans les rapports inter-communautaires, ne peut se comprendre sans être replacé dans le cadre plus global des acculturations incessantes que connaît la société indienne, que ce soit celles entre mouvements religieux, ou régions, langues, castes, etc. Les auteurs des douze contributions à ce volume, qui couvrent le Nord comme le Sud de la péninsule, ont choisi d’aborder la question des musulmans et des chrétiens en Inde en mettant l’accent sur les mille et une façons dont les acteurs sociaux construisent et définissent in situ leur(s) identité(s) et leur altérité. Ils se sont intéressés aussi bien aux pratiques qu’aux controverses, en faisant appel à des disciplines variées : anthropologie, histoire, philologie, linguistique, sociologie urbaine. S’opposant aux discours que tiennent sur les chrétiens et les musulmans les militants radicaux du nationalisme hindou, cette approche souligne les spécificités des formes multiples de l’islam et du christianisme indiens, désormais confrontés aux transformations de l’hindouisme et aux interrogations profondes nées d’une « modernisation » prenant l’Occident pour modèle. Ces études invitent à la comparaison avec les autres aires culturelles où s’épanouissent également ces deux religions du Livre. |