Un consensus semble avoir été trouvé en sciences sociales pour dire que l’innovation ne peut se réduire à une invention technique ou organisationnelle mais résulte du processus social qui mène à son adoption ou son rejet. Dans le domaine de la santé, l’innovation est le plus souvent traitée selon un modèle linéaire de la biomédecine qui laisse dans l’ombre les déplacements plus ou moins visibles, parfois subtils, qui participent activement au développement de l’innovation et à ses usages. Cet ouvrage collectif s’attache précisément à décrire ces déplacements qui peuvent concerner les frontières juridico-professionnelles tout comme la définition des entités cliniques ou encore l’expérience vécue de la maladie. Les contributions s’intéressent à la façon dont les innovations en santé peuvent retravailler les liens sociaux, ou devenir supports d’imaginaires, opérateurs de logiques d’actions nouvelles, reconfigurant les identités collectives ou individuelles. Elles explorent ces imbrications complexes entre techniques, sociétés, biologie et identité aux Nords comme aux Suds. |