Le fait autonymique est ce qui inscrit, dans les langues naturelles et sous diverses formes, la possibilité de « parler des mots ». Il est ainsi forcément présent dans les discours dont l’objet porte sur le langage ou qui s’interrogent sur la langue : dans les grammaires, les dictionnaires, ou les interactions dans les cours de langue, par exemple. Mais il surgit également dans les situations les plus diverses dès que les discours ne se contentent pas de parler des choses avec des mots, échangeant alors des mots à propos des mots : je ne comprends pas ce mot, comme vous dites, etc. Les études rassemblées dans ce volume analysent des pratiques langagières variées, des conversations familières, des dialogues de théâtre, des débats idéologiques, des journaux télévisés, des écrits psychanalytiques, des récits romanesques, etc., saisissant, au-delà de la variété des formes, les différents enjeux (didactiques, esthétiques, subjectifs, idéologiques, etc.) du fait autonymique. Il apparaît ainsi une rhétorique de l’autonymie, qui se décline différemment selon les époques, les genres, les situations, les styles, et qui constitue désormais une entrée opératoire dans la description des discours. |