Il aura fallu attendre que le christianisme ne structure plus la société pour que la littérature interroge librement les catégories de mystique et de sainteté, à travers des relectures ludiques, érotiques ou polémiques des Vies de saints. Au fur et à mesure que l’hagiographie est récupérée par les écrivains qui la transforment et la soumettent à leurs objectifs propres, et que le sacré connaît une dilution proportionnelle à son extension – ce qui pose la question d’une sainteté de l’ordinaire –, la littérature prend progressivement le relais de la religion, ce qui implique un transfert de sacralité sur l’art. Aussi interrogeons-nous les conditions de possibilité d’une théologie de la littérature aujourd’hui, à travers l’exploration du rapport paradoxal que la Modernité entretient avec le sacré et la sainteté. |