Résultant d’une convergence entre la recherche de main d’œuvre de l’administration de la Guerre française, malgré des désaccords au sein du gouvernement, et la volonté des autorités chinoises de se rapprocher des Alliés afin de se préserver des visées japonaises, environ 37 000 Chinois débarquèrent à Marseille à partir du 24 août 1916. L’auteur retrace au travers d’une approche chronologique et thématique le parcours de ces travailleurs, soumis à un encadrement militaire tenu d’exercer un contrôle étroit. Il étudie leurs conditions d’existence pour le moins difficiles, confrontés aux pénuries de toutes sortes et aux mauvaises volontés d’employeurs, publics ou privés, peu soucieux de respecter les engagements pris. Il explore l’environnement dans lequel ces Chinois furent immergés, environnement fréquemment hostile, marqué par une image dépréciative dont ils étaient porteurs et par la méfiance d’un monde ouvrier qui voyait en eux une concurrence déloyale, à l’origine de nombreux actes de violence souvent subis mais aussi commis par certains d’entre eux, y compris à l’encontre de leurs compatriotes. Étant considérés inassimilables, comme les travailleurs coloniaux recrutés pour participer à l’effort de guerre, ils ne devaient pas rester en France, et l’auteur examine les diverses modalités déployées pour les rapatrier, notamment après l’expérience |