Depuis la fin de la dictature franquiste, le phénomène des résurgences d’Antigone sur la scène espagnole contemporaine a été passé sous silence pour des raisons politiques. Or, la figure a hanté le théâtre espagnol, depuis l’exil ou la clandestinité, en réponse au traumatisme de la division nationale, suscitée par la guerre et cristallisée par le franquisme. Le parcours de résistance de l’héroïne est devenu en Espagne l’emblème de la « juste mémoire » définie par Paul Ricœur. Cet ouvrage démontre que les Antigones espagnoles constituent bel et bien un ensemble qui relève d’une dynamique commune de relecture de l’Histoire. Antigone hippie, écologiste, traîtresse, révolutionnaire ou nationaliste, la figure a accueilli toutes les révoltes, prêté sa voix à |