Entre le XIIIe et le XVIe siècle, dans les régions de la Méditerranée occidentale, princes, grands seigneurs, prélats et hommes d’affaires ont aimé décorer richement l’intérieur de leurs demeures. Ils y ont fait entrer l’image, précurseurs d’une longue histoire des espaces domestiques. On redécouvre aujourd’hui, à la faveur de restaurations, le foisonnant décor des plafonds, plus rarement celui des murs. Ce sont des centaines, des milliers d’images inédites qui nous parviennent et révèlent un Moyen Âge profane presque inconnu. Parmi la luxuriance des corniches et moulures où s’enroulent des rubans ou s’épanouissent fleurs et feuillages, les planchettes glissées entre les solives ont reçu des peintures dont la variété thématique nous ouvre une nouvelle part de l’imaginaire de ces siècles. La rigueur du programme héraldique voisine avec un monde animal souvent fantastique, mais aussi domestique, familier, ou exotique. Ici et là, des saynètes montrent des personnages humains, au jeu, en fête, au travail (fort peu), ou au combat. Ici, la veine est raffinée, là, d’une truculence comique. Cet ouvrage parcourt, pour la première fois, toutes les régions méditerranéennes qui ont participé de ce goût pour les charpentes peintes, trace la chronologie de leur histoire, observe les traits communs de leur inspiration et fait ressortir les nuances : la Renaissance et l’Antique s’expriment en même temps que la drôlerie des fabliaux. |