Deuxième volume d’une ambitieuse enquête sur les cadastres en Europe du Moyen Âge à la période contemporaine, ce livre poursuit aux temps modernes les thématiques traitées précédemment. À travers les documents cadastraux se révèlent des sociétés, des stratégies politiques, des cultures qui se croisent, s’influencent ou divergent à travers tout le continent. Après les illustres arpentages romains et un essor cadastral au Moyen Âge sur les bords italiens de la Méditerranée, l’horizon s’élargit et couvre une Europe de l’Atlantique à l’Oural, remontant jusqu’à la mer Blanche. Au XVIe et au XVIIe siècles, Hongrie, Moscovie, Pologne et Suède font leur entrée dans le monde des cadastres. Les réalisations cartographiques prennent plus d’importance. Au XVIIIe siècle, les États s’échangent modèles et expériences. Un saut d’échelle s’est produit depuis les initiatives médiévales, prises principalement par les municipalités. Au sein de cette « République des administrateurs » où ne manquent guère que les Anglais, qui échappent à la notion même, se forge une modernité fiscale européenne, autour de l’usage renouvelé de pratiques anciennes, théorisé par les physiocrates, et débouchant, au-delà du fisc, sur des objectifs de développement et d’aménagement du territoire promis à l’avenir. Des documents suédois, espagnols, poméraniens et ottomans, rares dans la bibliographie française, ainsi qu’une chronologie générale complètent cet ouvrage auquel ont collaboré vingt-quatre des meilleurs spécialistes français et étrangers. |