Les finances de la monarchie française constituent, depuis un certain temps, un des sujets privilégiés des historiens de l’Ancien Régime qui les avaient trop longtemps délaissées. A la faveur de ce salutaire engouement, il a semblé judicieux et même indispensable de rendre accessible l’une des sources les plus complètes de l’histoire des finances. Jean-Roland Malet eut une étrange destinée, mais peut-être moins rare qu’il n’y paraît. D’origine modeste, il parvint à mourir noble, riche, et « immortel ». Surtout fut-il de 1708 à sa mort, en 1736, premier commis du contrôleur général des finances. C’est à ce poste qu’il rédigea en 1720 ses Comptes-rendus restés inédits jusqu’en 1789. Ceux-ci, avec une exactitude assez remarquable, retracent les finances de la monarchie depuis le début du XVIIe siècle. Richard et Margaret Bonney ont effectué sur les chiffres de Malet un formidable travail de vérification, de correction et de mise en tableaux et graphiques. Ainsi présentées, les données de Malet permettent de saisir plus facilement les grandes évolutions des finances françaises d’Ancien Régime, l’importance relative des différents impôts, la part qui remontait jusqu’au Trésor Royal... Le présent ouvrage peut à juste titre |