La codification et la normalisation des pratiques renvoient à la modernité sportive où seule compte l'excellence. Quant à la post-modernité, elle plébiscite le jeu avec la pesanteur et la gravité afin d'éprouver l'extase et le vertige de l'activité physique sans poursuivre d'autre motif d'existence que de jouir de l'instant présent. Les contributions réunies dans cet ouvrage s'efforcent de dépasser ce clivage en considérant que le surf n'est pas uniquement le sanctuaire des performances ou passions sportives, mais qu'il est aussi, et surtout, une expérimentation charnelle de l'intensité de l'être-au-monde. Surfeurs pour la plupart d'entre eux, et ainsi forts d'une « participation observante », les auteurs de cet ouvrage adoptent un nouveau point de vue fondé sur l'analyse du sensible, de l'intime, de l'imaginaire, et des interactions symboliques. En questionnant le sens que les surfeurs donnent à leurs existences, ces recherches révèlent que les accomplissements inhérents à cette pratique singulière dépassent les frontières du champ sportif ; qu'ils recouvrent des dimensions culturelles, sociales, esthétiques, éthiques et politiques dont la portée dépend étroitement de la profondeur des relations à la Nature, au Corps, à Soi, à l'Autre, et à l'Espace ! Le surf est envisagé comme une épiphanie des dynamiques sociales, c'est-à-dire un marqueur emblématique d'une société en transition. Inscrites à contre-courant, ces recherches entendent consacrer la légitimité du surf en sciences humaines et sociales. |