Les échecs de la construction européenne font plus de bruit que ses succès. Les blocages de l’Europe sont patents et, pourtant, l’Europe avance encore, car elle s’appuie depuis le milieu du XXe siècle sur une « dynamique » ou un ensemble de « dynamiques » intéressantes à analyser dans leur complexité. Les chercheurs qui ont contribué au présent ouvrage ont concentré leur réflexion sur cette notion de « dynamique européenne » en scrutant une période décisive, celle des années soixante-dix et du début des années quatre-vingt. Avec l’élargissement de la Communauté européenne, de nouveaux acteurs entrent en scène, un nouvel espace se dessine, de nouveaux enjeux s’imposent. Une identité nouvelle est même affirmée à la conférence de Copenhague en 1973, une identité politique communautaire, différente de la vieille et classique identité culturelle européenne. En outre, avec la « détente » entre l’Est et l’Ouest et le processus d’Helsinki, l’Autre Europe, celle de l’autre côté du rideau de fer, est dès cette époque concernée par la dynamique d’échanges intra-européens. L’étude de ces changements déterminants, qui ont contribué à modeler l’Europe d’aujourd’hui, a été développée lors d’un colloque organisé à Oxford, sous la direction d’Élisabeth du Réau (École doctorale « Espace européen contemporain », Paris III), d’Anne Deighton (St Anthony College, Oxford) et de Robert Frank (Institut Pierre Renouvin, Paris I), dans le cadre du vaste réseau international d’historiens travaillant sur « Les identités européennes au XXe siècle ». |