Jamais entreprise collective n’a suscité autant de publications que les réflexions conduites autour de la genèse de l’État moderne depuis une quinzaine d’années. Remodelés, intégrés dans un ensemble, liés entre eux par une suite de présentations qui les regroupe en quatre parties, les dix-huit articles ici réunis sont exclusivement consacrés à ce thème pour la période du bas Moyen Âge. L’ouvrage qui s’ouvre par une large rétrospective en manière de bilan et se termine par l’évocation de nouvelles perspectives de recherche, s’interroge en quatre temps sur quatre facteurs déterminants dans la reconstruction de l’État depuis le début du XIIIe siècle jusqu’à l’aube du XVIe siècle. Convient-il, dans cette évolution, d’accorder à la romanité un rôle aussi déterminant qu’on a bien voulu le dire? Dans quelle mesure le pouvoir royal restauré de faire loi a-t-il constitué un instrument de premier ordre pour redonner vie au politique ? Quelle place revient, dans cette vaste entreprise de reconstruction d’un appareil d’État, à des structures politiques et administratives profondément repensées ? Enfin, et peut-être surtout, comment évaluer à sa juste mesure l’impact d’une fiscalité nouvelle dont on a voulu faire un des facteurs déterminants de la genèse de l’État moderne? À travers elle, c’est tout le problème qui est posé de la puissance de l’argent au coeur de l’État médiéval. |