Cet ouvrage est consacré aux souveraines et aux aristocrates de l’Orient méditerranéen à l’époque médiévale. Il s’inscrit dans les recherches actuelles sur l’étude des femmes comme « genre ». La symbolique chrétienne se fonde sur l’iconographie des églises où sont représentées comme modèles les saintes souveraines et martyres des premiers siècles alors que l’historiographie témoigne d’impératrices confrontées au pouvoir, usant de leur beauté et d’artifices, telle Théophano au Xe siècle soupçonnée du meurtre de ses deux premiers époux. On pénètre jusqu’au fond du gynécée là où s’ourdissent les complots, où rivalisent la reine mère et sa belle-fille, là aussi où s’éduquent les enfants impériaux pour lesquels leur mère est appelée à la régence lors de la mort de son époux. Certaines impératrices ont une renommée supérieure à d’autres, telle Zoé représentée sur les mosaïques de Sainte-Sophie à laquelle le peuple de Constantinople voue une réelle ferveur en lui pardonnant ses frasques sexuelles et ses divertissements de magicienne. D’autres impératrices viennent de l’étranger, de Savoie ou de Serbie et elles savent s’imposer dans l’échiquier géopolitique troublé des XIVe et XVe siècles, parfois jusqu’à causer des guerres civiles, toujours en protectrices et conseillères de leurs fils. Léguer l’impérium, voilà qui est étranger aux épouses et filles de souverains ottomans qui n’hésitent pas à contracter des mariages avec des princesses byzantines. Toute l’aristocratie féminine gravite autour de la cour, les princesses rivalisent de piété et de générosité, qu’elles soient byzantines, arméniennes ou timourides, mais aussi de faste. Fortunées, mécènes dans le domaine artistique et religieux, fondatrices, commanditaires de reliquaires et de manuscrits enluminés…la liste de ces dames de la haute société couvre l’Europe, l’Asie occidentale et centrale… |