Le xixe siècle marque un tournant pour la population française puisqu’il est le siècle de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la transition démographique. Si la France est, dès le milieu du xviiie siècle, précurseur du déclin de la fécondité, c’est dans la capitale que la limitation des naissances est la plus forte. Agrandissements urbains et grands travaux haussmanniens, forte immigration et changements socioéconomiques : Paris, qui connaît de profonds bouleversements tout au long du siècle, adopte une attitude malthusienne en matière de fécondité. À différentes échelles, de quartier en arrondissement, de Paris aux communes de banlieue, Sandra Brée mesure et analyse non seulement la fécondité légitime, mais aussi l’« illégitime », celle des naissances hors mariage et des unions libres. Elle livre ainsi un portrait subtil des comportements démographiques des citadins, influencés notamment par leur condition sociale, maritale et géographique. L’enquête historique révèle ainsi un fascinant laboratoire démographique. Au fil des pages se dessine un Paris révolutionnaire dans ses comportements contraceptifs, particulièrement anticipateurs. La capitale affirme, même dans ce domaine, sa volonté d’émancipation |