En associant dans notre titre le berger à la brousse, notre objectif est, par-delà le cas particulier de l’embroussaillement sur l’un des grands causses, le Causse Méjan, de traiter d’un problème général : le contrôle exercé par l’homme sur la nature ̶ ou son abandon ̶ , et la façon dont s’imprime ce dualisme dans les dynamiques écologiques. Comprendre les interactions entre embroussaillement, pratiques et représentations des éleveurs est l’illustration d’une question relevant des sciences de l’environnement : celle du rôle des pratiques sur la dynamique des milieux. La brousse désigne ici la végétation ligneuse, souvent épineuse, qui envahit peu à peu des pâtures, des champs laissés en friche, des bords de chemins ou de bois. Cette dynamique constitue une triple menace : diminution des ressources pastorales, banalisation des paysages, perte de biodiversité. La figure du berger évoque quant à elle un métier difficile. Disparu ou presque sous sa forme salariée, c’est une pratique en perdition. Mais elle continue à représenter chez les éleveurs actuels de troupeaux ovins l’idéal de cette maîtrise des |