L’individu au cours de sa vie connaît différents événements de diverses natures (naissance, mariage, changement d’emploi, obtention d’un diplôme, etc.) qui s’enchaînent parfois très vite ou qui semblent aussi bien confus dans leur ordonnancement que dans leur statut. Du fait de la meilleure observation des parcours individuels à travers les questionnaires d’enquête, les changements d’états ne peuvent être réduits à de simples événements. Ils sont en effet marqués par une transition plus ou moins étalée dans le temps, et l’observation, la modélisation, l’interprétation de ces seuils flous entre deux situations constitue un champ de recherche foisonnant en sciences sociales. Les auteurs ont mis en commun leurs expériencesdans le domaine du recueil biographique pour s’interroger à la fois sur la question de « mise au point », c’est-à-dire trouver la bonne distance pour appréhender la complexité des histoires de vie, et sur celle du temps, c’est-à-dire selon quelle horloge recueillir le détail de l’information. Ils apportent des solutions d’un point de vue conceptuel et méthodologique, après avoir analysé les liens entre données quantitatives et qualitatives, la gestion des faits et des perceptions, ainsi que déconstruit les catégories des collectes d’analyses. Cette étude dépasse le simple cas particulier. Elle offre un bagage empirique important, peu développé jusqu’à présent. Cet ouvrage s’adresse à un public bien plus large que la communauté des démographes : il concerne tous ceux en sciences sociales qui, à un moment ou un autre, ont à conduire une collecte sur le terrain, que ce soit en tant que chercheur ou en tant que praticien du social. Le Groupe de réflexion sur l’approche biographique (Grab) rassemble des chercheurs et universitaires de différentes institutions (Ined, IRD, CNRS, etc.) et de disciplines différentes (démographie, géographie, sociologie, économie, etc.). Aujourd’hui, autour du Grab, c’est l’expérience de 25 enquêtes biographiques réalisées en… |