Connue comme une grande place négociante et portuaire, Nantes est aussi dans la seconde moitié du XVIIIe siècle une grande ville industrielle et ouvrière. Dans les ateliers et les manufactures, sur les quais et les chantiers, de très nombreux ouvriers et ouvrières y travaillent. En cette période, la ville croît et la Révolution industrielle naît. Si la création des grandes manufactures cotonnières – les indienneries, puis les filatures mécanisées – témoigne avec éclat de ce puissant essor, le travail dispersé connaît lui aussi d’importants changements. Certes, le monde ouvrier nantais présente, à première vue, une grande diversité. Mais la plupart des ouvriers ne partagent-ils pas une identité commune forgée au travail ? Celle-ci se fonde sur la qualification et l’autonomie qui nourrissent un idéal de fierté et de dignité. Remis en cause par l’industrialisation, cet idéal s’affirme cependant dans la résistance que les ouvriers opposent aux nouvelles |