Concentration croissante de l’édition, montée en puissance des agents littéraires, emprise des contraintes commerciales sur la circulation des livres, domination de l’anglais d’un côté, diversification des langues traduites de l’autre… Les flux de traductions favorisent-ils le dialogue entre communautés nationales ? Sont-ils au contraire l’expression d’un impérialisme économique qui s’accompagne d’une hégémonie culturelle ? Première analyse sociologique du marché mondial de la traduction, l’enquête menée par Gisèle Sapiro et son équipe offre une radiographie passionnante de notre paysage éditorial : circulation des œuvres d’un pays à l’autre, logiques du marché, spécificités de la réception, stratégies d’universalisation. Ou comment, contre la « marchandisation » du livre, une autre mondialisation éditoriale se fait jour, qui passe par des réseaux intellectuels, des alliances entre petits éditeurs indépendants et défenseurs de la diversité culturelle. Une contribution majeure pour comprendre la place de la France sur le marché du livre à l’heure de la globalisation. |