Excellence, qualité, proactivité, autodiagnostic, normalisation, processus, juste-à-temps, zéro défaut, bonnes pratiques, équipe projet, kaizen. Cette déferlante de mots aux consonances parfois américano-japonaises a marqué les entreprises depuis les années 1990, avant de se diffuser dans les autres types d'organisation. D’où, vient ce discours ? Par quels moyens pénètre-t-il dans l’entreprise ? Comment expliquer son succès, sa généralisation, sa diffusion ? les salariés, principaux destinataires, le comprennent-ils ? En quoi change-t-il les rapports au travail et à l'entreprise ? Présentés dans une abondante littérature et par des experts (consultants) comme efficaces, rationnels voire inexorables, le discours managérial - ainsi que les pratiques qui lui sont associées - devraient a priori concilier enfin les intérêts des salariés et ceux de leur hiérarchie. Or, l’enquête ethnologique, menée par l’auteur pendant plusieurs années dans une |