Cet ouvrage se propose d’observer les femmes dans leur vie privée, jonglant avec les tâches qui leur sont dévolues, s’efforçant de concilier profession et contraintes familiales. Il ne s’agit pas ici de peindre des hétaïres ou des grandes bourgeoises, des intellectuelles ou des féministes. Non, ce sont les femmes ordinaires, principalement issues des milieux populaires, ce sont les oubliées, les sans-grade de l’histoire qui sont sur la scène. Femmes ordinaires donc mais qui ont su avec obstination, et par devers les élites, construire leur vie et aménager leur condition. L’émergence durant la IIIe République de l’individu féminin qui aspire au bonheur, à l’époux élu comme à la maternité choisie, voit les femmes récuser à leur manière les représentations normalisatrices qui vouent le deuxième sexe au domestique et le cantonnent dans une position subordonnée. C’est dans le cadre des relations intimes entre parents et enfants, entre maris et femmes surtout, que se redéfinissent les identités. La ménagère, la mère et l’épouse sont donc scrutées dans leurs pratiques et leurs aspirations, et celles-ci toujours mises en regard des comportements masculins. De la rencontre des futurs aux prolégomènes amoureux, des noces au train train quotidien, de la lutte |