scène d'une posture où les compétiteurs politiques présentent les « attentes » des habitants comme inspirant toute initiative politique. Comment la référence à la demande de l'habitant devient-elle un registre incontournable de « l'action publique locale » ? Quelles sont les conditions d'identification, de mesure et de construction de cette « demande » ? Et au final, comment sont produits les dispositifs et les discours présentés comme constituant « l'action publique locale » ? Les auteurs réunis dans cet ouvrage montrent que la rhétorique de la « demande » procède du jeu électoral, dans lequel elle peut constituer une ressource pour des entreprises politiques concurrentielles, un outil de fidélisation électorale, ou encore contribuer à l'entretien d'une marque partisane. Il n'y a de « demande » et « d'action publique » présumée en découler que dans « l'offre » politique qui résulte du jeu d'interdépendances entre des partenaires-rivaux (aspirants aux mandats électifs, journalistes, responsables associatifs, syndicalistes, fonctionnaires, experts, etc.). Loin d'être le résultat du constat de « besoins » objectifs et de « solutions » adaptées, les dispositifs et les discours présentés comme « réponse » à la « demande » des habitants découlent en pratique du travail de mobilisation électorale, contraint par l'état des rapports de force entre des acteurs politiques en interdépendance. |