Comment se tisse le lien social ? La meilleure façon de répondre à cette question ne serait-elle pas d’aller voir du côté de ces pathologies de la relation à l’autre que sont non seulement les perversions et les psychoses, mais aussi certains troubles consécutifs à des lésions cérébrales ? C’est en tout cas l’hypothèse qui est au cœur de ce livre et qui renouvelle profondément le regard sociologique sur la question : si l’être humain, comme le reconnaissent très largement les sociologies contemporaines, est un acteur social, capable d’historicité, c’est d’abord parce qu’il est une personne et possède en tant que tel une capacité mentale spécifique à tisser ses liens sociaux dans le même temps qu’il trace les frontières de ses appartenances comme de ses compétences, capacité dont la clinique des perversions, des psychoses, mais aussi de certaines lésions cérébrales permet de mieux comprendre le fonctionnement. S’inscrivant dans la perspective de l’anthropologie clinique initiée à Rennes par Jean Gagnepain sous le nom de théorie de la médiation, le présent ouvrage propose une synthèse des connaissances actuelles sur la personne ainsi entendue, qu’il |