1.

Record Nr.

UNINA9910495900403321

Autore

Adert Laurent

Titolo

Les mots des autres : Flaubert, Sarraute, Pinget / / Laurent Adert

Pubbl/distr/stampa

Villeneuve d'Ascq, : Presses universitaires du Septentrion, 2020

ISBN

2-7574-2636-2

Descrizione fisica

1 online resource (312 p.)

Collana

Objet

Altri autori (Persone)

PingetRobert

SarrauteNathalie

Disciplina

843/.809

Soggetti

French fiction - 20th century - History and criticism

French fiction - 19th century - History and criticism

Literary style

Clichés

Lingua di pubblicazione

Francese

Formato

Materiale a stampa

Livello bibliografico

Monografia

Sommario/riassunto

Toute parole collective, quelle qu’elle soit, est une fiction, en ce sens qu’il n’existe pas de Sujet collectif susceptible d’en soutenir réellement l’énonciation. Les romans de Gustave Flaubert, de Nathalie Sarraute et de Robert Pinget, sur lesquels porte cet essai, prennent chacun à sa manière ce discours impossible pour matériau ; ils en éclairent les linéaments, en scrutent les failles, en interrogent les rêves, les fantasmes et la violence. Ce que parler veut dire à l’échelle collective, telle est la réalité que l’art romanesque s’emploie ici à interroger, suppléant ainsi à un métadiscours introuvable sur la nature de ce qui lie les hommes ensemble. Les trois romanciers examinés cherchent moins à s’exprimer personnellement à travers leur œuvre qu’à interroger la présence et les effets d’un discours collectif a la fois omniprésent et inconsistant. Le langage n’est plus simplement l’instrument de leur art, mais l’objet principal et même exclusif de leur questionnement esthétique. Ce déplacement est d’une grande importance et marque l’émergence d’une crise de confiance, laquelle peut d’ailleurs éclairer en grande partie le passage de l’âge romantique à l’âge moderne : la promotion de la parole à l’avant-scène du roman s’accompagne à l’évidence d’une défiance, à tout le moins d’une



inquiétude ; le soupçon qu’elle échoue à exprimer le sujet qui la profère, la découverte, au fond, d’une espèce d’aphasie au cœur de la parole, hante en effet les romans de Flaubert, Sarraute et Pinget. Tel que ces œuvres l’articulent, ce soupçon n’a rien d’abstrait ni de métaphysique ; il concerne à chaque fois l’incidence du discours collectif dans l’usage de la parole et donne lieu à ce que l’on pourrait appeler une problématique romanesque de l’aliénation verbale. Flaubert, incontestablement, marque l’apparition d’une telle problématique dans les Lettres, inaugurant ainsi l’une des grandes voies du roman moderne et contemporain. La méthode adoptée dans cet essai procède par lectures…