C’est une évidence : aussi bien l’école, dans son rôle social, que les langues, en tant que compétences à acquérir, sont au cœur de vifs débats publics. La réflexion de cet ouvrage collectif porte sur les rapports entre langues, école et société. En matière de langue et de culture, l’institution scolaire a jusqu’ici été le plus souvent envisagée comme un instrument d’homogénéisation nationale, au détriment des langues minorées, « régionales » ou « d’immigration ». A contrario, l’école peut-elle aujourd’hui, dans un contexte de globalisation des échanges dont on a pris conscience qu’il menace la diversité, contribuer à sauver des langues et des cultures en voie de disparition ? Par ailleurs, la prise en compte en milieu éducatif des langues autres que la langue nationale, n’est-elle pas un bon moyen d’intégrer sans assimiler, c’est-à-dire en respectant et même en valorisant les différences et non pas en les niant ou en les pourchassant ? Et si tant est que l’on choisisse la première de ces options, quelles sont les voies les plus adéquates de la planification linguistique scolaire qu’elle suppose ? quelles expérimentations didactiques et pédagogiques mener ? et jusqu’où ces actions, insérées dans le cadre scolaire, sont-elles aptes à avoir des effets d’entraînement décisifs sur les sociétés qui entourent l’école ? Du colloque réuni à l’Université de Perpignan - Via Domitia les 30 septembre et 1er octobre 2005 résulte une trentaine de contributions émanant d’universitaires, de formateurs d’enseignants et d’enseignants, suivies d’une table ronde finale, à partir, pour l’essentiel, de trois terrains : celui des « langues de France » (régionales et de l’outre-mer) ; celui des « langues propres » des communautés autonomes espagnoles ; celui des territoires de langue catalane. |