liberté, à l'exercice des droits naturels, à l'intérêt général, à la relation entre les volontés individuelles et l'État qui ne saurait tolérer des intermédiaires surtout s'ils s'affichent autonomes. Il fallut attendre les lendemains de la célébration du bicentenaire de la Révolution pour que la réflexion historique se revivifie. Yves Mény, Pierre Rosanvallon revisitèrent alors la notion de corps intermédiaires, en amont comme en aval de la Révolution et jusqu'au temps présent. Fruit de travaux conduits sur le terrain languedocien, notamment dans le domaine de la viticulture si essentiel pour l'économie méridionale, cet ouvrage expose des cas particuliers prenant valeur générale. La cohérence d'une réflexion collective menée des premières années du XVIIIe siècle jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale et l'attention portée aux conduites des populations donnent à l'étude des corps intermédiaires la densité des faits humains replacés dans la continuité des siècles. L'attention est attirée sur les continuités et les ruptures dans les stratégies organisationnelles de la société, l'irruption de nouveaux corps intermédiaires venant renouveler espoirs et énergies. La parole est aux acteurs de l'économie, non à ses théoriciens. Opératoire, le concept « corps intermédiaires » fait saisir la rapidité avec laquelle ils se constituent dès que la loi le permet : échec de la Révolution, plus exactement d'une utopie de la liberté qui faisait son lit au libéralisme économique, ou horreur du vide de la société qui ne saurait fonctionner sans corps intermédiaires ? Une… |