mettre en lumière les traits communs aux personnes sans-abri et à leur parcours de vie, l’ouvrage explore trois « terrains » distincts : la Belgique, la France et le Portugal. En œuvrant avec des acteurs institutionnels et des ONG d’aide aux personnes sans-logis ainsi qu’« en tant que » sans domicile fixe lui-même, l’auteur multiplie les points de vue et met en exergue la violence extrême qu’exerce l’environnement de la rue sur ses usagers principaux. Afin de survivre à ce milieu destructeur, ces derniers sont contraints à se soumettre à toute une série d’adaptations qui, à leur tour, vont encore renforcer la dépendance de l’individu vis-à-vis dudit milieu. Ce véritable cercle vicieux va mener le sans-abri à « l’exil de soi », processus de désocialisation à ce point poussé que celui qui en est victime se trouve graduellement dépourvu de tout support social. En sus d’apporter un certain nombre d’évidences montrant que le sans-abrisme peut conduire aux mêmes extrémités dans des milieux socioculturels très différenciés, cet ouvrage met également en lumière le fait que certaines institutions d’aide sociale, en ne prenant pas suffisamment en compte les contraintes environnementales auxquelles sont soumises les personnes souffrant d’extrême exclusion, participent au renforcement du processus d’exil de soi. Partant d’un phénomène marginal ne concernant qu’une infime minorité de citoyens, une des contributions majeures de cet ouvrage tient en… |