La Sécu, tout le monde en parle, tout le monde la connaît ou croit la connaître. De cette institution, on retient les déficits récurrents et, du célèbre sketch de Coluche, que ses agents surveillent la pendule pour ne pas louper l’horaire de sortie. Or, elle est en réalité fort méconnue, au sens où elle n’est pas reconnue à sa juste valeur. Pour le coup, on ignore totalement les difficultés auxquelles ses agents d’accueil doivent faire face pour continuer à remplir une mission de service public auprès des usagers. En effet, avec la mise en œuvre de la réforme managériale de l’assurance maladie, décrite minutieusement dans cet ouvrage, la surveillance porte sur les objectifs chiffrés définis par la hiérarchie et la pendule qui concentre toute l’attention est celle qui mesure la durée des entretiens avec les « clients » à l’ accueil. Ainsi, l’évaluation de la « qualité de service » et des compétences des agents se réduit à une norme strictement quantitative, au mépris de la satisfaction des besoins des usagers les plus précaires. De ce nouveau dispositif managérial sourd une véritable souffrance chez les agents les plus attachés à l’« utilité sociale » de leur mission. Du côté des usagers, ceux qui demandent à bénéficier de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire ou de l’aide médicale État (AME) doivent « |