Comment justifie-t-on et légitime-t-on un bouleversement politique et social? Pourquoi une idéologie cherche-t-elle à s’enraciner dans un passé antique et à transformer les héros médiévaux en annonciateurs du présent? À quel rythme et sous quelles formes les idées nouvelles se transforment-elles en présupposés admis sans discussion? Comment, enfin, la vision de l’histoire établie par le nationalisme est-elle transmise à la jeunesse? En prenant pour exemple le cas de la République de Turquie, qui a façonné dans les années 1930 un discours officiel complexe, Etienne Copeaux tente de répondre à ces questions et analyse le processus de formation d’un imaginaire national. Aussi, cet ouvrage, au-delà des lecteurs passionnés par la Turquie et ses voisins, s’adresse à tous ceux qui se préoccupent du détournement de l’histoire par le nationalisme, et s’intéressent au rôle de l’enseignement dans la transmission des idéologies. |