1989, les Français sont invités à commémorer le Bicentenaire de la Révolution française. Ni les conflits de mémoire, ni les débats historiographiques ne sont apaisés ; la Révolution semble toujours cette histoire qui divise. Pourtant, cette commémoration a suscité la levée d’un geste presque général allant de la modeste plantation d’un arbre « pour la liberté » à des spectacles ambitieux qui mobilisèrent les énergies de toute une commune. Ce livre, appuyé sur des enquêtes quantitatives et qualitatives, permet de quitter le champ des grands discours nationaux pour entrer dans l’intimité des pratiques et de leur polysémie. Il analyse les scènes éclatées de cette commémoration qui sont autant de témoignages sur la façon dont se construisent aujourd’hui des identités collectives, sociales et territoriales. Il déplace l’angle d’observation de ce qui se dit vers ce qui se fait, des discours nationaux vers les gestes locaux, pour nourrir une étude des pratiques sociales qui se nouent dans l’évocation de l’histoire et l’appel à la mémoire. |