« Ceci est un enfantillage : ces gens-ci ne savent pas ce qu'est une troupe française », affirme péremptoirement Napoléon, en 1808, à propos du soulèvement populaire espagnol ! Six ans et quelque deux cent mille morts plus tard, il lui faut admettre que l'Espagne est devenue « une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France ». Six ans pendant lesquels la « troupe française » s'est battue contre une guérilla d'une ampleur inédite. Force militaire et policière, et à ce titre pilier du régime, la gendarmerie impériale n'est pas restée à l'écart des opérations. Constitués à partir de 1809, les escadrons et les légions de la gendarmerie d'Espagne ont participé à la contreguérilla avant d'être emportés par le tourbillon de la chute de l'Empire. Cet ouvrage ne se limite pas à l'histoire des unités ou à celle des opérations. Les multiples archives françaises et espagnoles en disent plus, heureusement, sur le destin des quatre mille gendarmes envoyés au-delà des Pyrénées. À travers les feuillets jaunis des correspondances des officiers, des procès-verbaux ou des archives du dépôt de convalescence de Pau, on découvre l'individu derrière l'institution, l'homme sous l'uniforme. À l'heure où les grandes guerres |