L’histoire de la traduction regorge de comparaisons éloquentes décrivant les mauvaises traductions. De l’envers d’une tapisserie à un portrait peu ressemblant, en passant par le teint livide d’une personne malade ou un navire qui fait naufrage, les traducteurs ne se privent pas de critiquer ainsi leurs prédécesseurs. Les critiques littéraires font de même, mais pourquoi un traducteur se trompe-t-il ? Les erreurs commises peuvent être de nature purement linguistique, causées par une maîtrise insuffisante des subtilités de la langue source. Mais elles peuvent aussi être générées par une connaissance peu profonde de la culture source. Nous étudions ce dernier type d’erreurs pour aboutir à une définition de l’« erreur culturelle » dans le domaine de la traduction littéraire. Plusieurs aires géographiques, linguistiques et culturelles sont ainsi explorées, au gré des points de vue d’une quinzaine de spécialistes, qui aboutissent à la conclusion que parfois l’erreur peut être féconde. The history of Translation Studies is full of striking comparisons used to describe bad translations. They range from the back of a tapestry to the sickly complexion of an invalid or to the image of a sinking ship – no matter what the image, these comparisons are used by translators to criticise their predecessors. |