travers trois disciplines : l’histoire, la littérature et l’éducation civique. À partir d’un corpus d’ouvrages publiés en France, dont certains en traduction, il s’agit d’interroger le genre de la fiction historique, ses atouts et ses limites dans un domaine régi par une tension permanente entre le docere et le placere. Il convient en effet de soupeser le couple disparate formé par la fabulation et l’archive car il pourra, selon le cas, incliner l’ouvrage vers la vocation documentaire ou vers une fictionnalisation débridée. Afin d’envisager les différentes propositions de l’édition pour la jeunesse autour de la question vive de l’esclavage, l’ouvrage trace un parcours en trois étapes. La première opère un retour sur les origines de cette production et se penche, d’une part, sur la réception française des authentiques récits d’esclaves et du premier roman abolitionniste, La Case de l’Oncle Tom, d’autre part, sur le détournement d’une œuvre littéraire, quand un écrivain en vient à l’adapter pour la jeunesse. L’étape suivante s’attache au statut des personnages d’esclaves mis en exergue dans les ouvrages du corpus, des personnages privés d’histoire, dont l’identité et les origines ont été niées et auxquels la littérature tente de redonner vie. Enfin, sont explorées, en dernière partie, les voies génériques empruntées par les auteurs pour la jeunesse : d’abord le roman, genre dominant, qui tient la balance entre fiction et histoire de manière contrastée ; puis les genres graphiques, bande dessinée et album, qui diffusent une représentation iconotextuelle de… |