étiquetées en tant que telles, dans leurs relations au corps, au sujet, à la langue ou à l’histoire. S’« il n’y a rien d’incompréhensible » (Isidore Ducasse) ; si « tout vrai langage est incompréhensible » (Antonin Artaud) ; si « rien n’est jamais illisible, rien n’est jamais complètement lisible » (Philippe Sollers), de quelle façon, à partir de quelles stratégies, l’illisible s’organise-t-il ? Comment ordonnance-t-il des prises de position dans le champ du savoir littéraire et dans celui de sa pratique ? Il s’agit d’autre part de créer des espaces pour qu’une pensée de l’illisible permette de confronter des idées et des textes. Les écrivains dits illisibles subissent le plus souvent un profond silence qui touche leur œuvre même. Qu’on les considère comme excentriques, inclassables ou fous du langage ; qu’on les évacue de tous les réseaux médiatiques ou que, au contraire, on les présente comme des sujets bizarres, jusqu’à l’inflation, délaissant leurs textes au profit de leur vie, ramenant le conflit qui les occupe avec la langue à un conflit essentiellement œdipien, ou qu’on les ignore complètement, jusqu’à en oublier le nom, les écrivains illisibles s’effacent derrière des textes qui ne demandent qu’à être écoutés. Peut-être même l’illisible s’instaure-t-il autour de textes qui, au-delà de l’écrit, sont, en premier lieu, à entendre. Car de… |