C'est avec les œuvres de Haydn, Mozart et Beethoven, qualifiées de « romantiques » par E.T.A. Hoffmann au début du xixe siècle, que la musique instrumentale a supplanté la musique vocale. Ainsi est née, en relation avec l'ensemble des conceptions philosophiques, esthétiques et poétiques du Romantisme, l'idée d'un art musical « autonome », d'une « musique absolue » dont les significations ne sont plus liées à un texte ou à une fonction. Cari Dahlhaus retrace l'histoire d'un concept qui est au fondement de notre culture musicale, et ce à partir des textes fondateurs de Tieck et Wackenroder, Hoffmann, Herder, Novalis ou Schlegel, jusqu'au symbolisme français de Mallarmé et Valéry, en passant par les réflexions théoriques de Wagner, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche et Hanslick. Il souligne ce que cette conception de la musique doit à la quête romantique de l'Absolu, à une |