hantise laisse ses traces dans l’écriture romanesque de Camille Laurens, qu’on pourrait décrire comme un kaléidoscope : à chaque secousse, les mêmes thématiques, motifs et images obsessionnels forment une nouvelle figure. Les références intertextuelles (aux textes littéraires et mythiques, contes, paroles de chansons) et intersémiotiques (aux films, photographies, œuvres d’art), contenues dans les romans, sont autant de fragments du kaléidoscope imaginaire de l’auteure, qui éclairent, tout en les réfléchissant, les fragments d’histoires énigmatiques. L’apport d’André Green est crucial pour étudier les rapports entre la présence textuelle d’enfants morts et le rôle de la mère à la fois vivifiante et mortifère. Il s’agit d’examiner la façon dont la romancière s’empare du concept de la « mère morte », qui se répercute dans son œuvre, pour en construire un mythe personnel. The spectre of the “dead mother”, one that is physically present but emotionally absent, haunts Camille Laurens’s literary work. |