Ces dernières années, les nouvelles technologies ont profondément changé les territoires. Ce qui rend ce changement particulièrement intéressant est le fait qu'il affecte à la fois les territoires dans leurs matérialités et la façon de les étudier et de les gérer. Les médias numériques sont intéressants dans la mesure où toute interaction qui les traverse laisse des traces qui peuvent être enregistrées, analysées et visualisées. Cette traçabilité intrinsèque promet, si contrôlée par une méthodologie adéquate, de fournir une source nouvelle de données pour l'étude des territoires. Face à l'abondance de ces nouveaux types de données, plusieurs études empiriques ont été réalisées, mais une réflexion théorique sur l'emploi de ces données dans les études territoriales est encore faible. Cet ouvrage vise à développer une réflexion partagée sur les questions liées à l'emploi des traces numériques dans les études territoriales. Trois questions seront abordées. Une première a trait aux méthodes digitales, dont un nouveau groupe a été récemment développé pour traiter ce type de données. Il est aujourd'hui nécessaire de conduire une réflexion critique sur ces méthodes et notamment sur les implications de leur emploi dans des études territoriales. L'ouvrage se plonge ensuite sur des questions plus théoriques soulevées par la rencontre des traces et des territoires. Entre autres, un des éléments les plus problématiques dans l'application de ces méthodes est la gestion des rapports de continuité et discontinuité entre trace numérique et espace. Enfin, cet ouvrage se confronte aux conséquences de l'utilisation des traces numériques pour l'aménagement et la gestion des territoires. Aujourd'hui, le décideur public doit intégrer les données traditionnelles aux nouvelles données générées, selon une approche bottom-up, par les acteurs du Web 2.0. On assiste ainsi à l'avènement d'un nouvel impératif participatif dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques territoriales. |